J’ai beaucoup de chance !
J’ai beaucoup de chance !
“Hé, dis-donc,” me dirait éric Lebourlès, “c’est pas très bon pour le référencement, ce que tu fais là ! Bon, ok, ton titre est court, racoleur mais pas trop, bien,… mais tu commences ton article en répétant le titre dans le contenu ! on frôle la duplication de contenu caractérisée, là !”
Et bah oui, c’est comme ça.
J’ai beaucoup de chance. (Et de 3)
Vous savez pourquoi ?
Pour mon premier article dans laqvt.fr, j’ai eu un commentaire.
Je ne parle pas de celui d’un copain ou d’un collègue bienveillant (ceux-là comptent aussi, mais c’est pas pareil : tu me pardonnes, Olivier ?)
Je parle du commentaire d’un inconnu, qui est tombé par hasard sur mon article et qui avait peut-être quelques minutes à tuer. Ou pire : qui s’est senti interpellé.
Alors, gardons la tête froide. C’est sûrement un coup de bol.
N’empêche.
Quand on fait le grand saut sur le web, qu’on a été lecteur, puis technicien et qu’on se décide à écrire, on se pose un tas de questions :
- va-t-on me lire ?
- est-ce que ce que je vais écrire va plaire ?
- est-ce que ce que je vais écrire va amener une réflexion, un débat ?
- est-ce que je vais devenir un bloggueur célèbre, riche et influent ?
- est-ce que ce que je vais écrire va apporter quelque chose à quelqu’un ?
Un tas de questions fugaces, mélangées, plus ou moins philosophiques ou glorieuses…
Un peu comme un acteur, qui projette sa carrière…
Ou un acteur qui va entrer en scène…
Les questions sont un peu les mêmes !
La seconde partie de cet article est liée au contenu même du commentaire auquel je viens de faire allusion.
Michel Calonne (il signe de son nom, j’espère qu’il ne m’en voudra pas de l’avoir cité) fait allusion à une situation conflictuelle entre acteur et metteur en scène.
Un cauchemar.
On travaille ensemble à produire du rêve, du bonheur : cette noble tâche tolère-t-elle de s’accomplir dans la douleur et le désaccord ?
Bien obligé parfois…
Enfin…Je dois être plutôt optimiste aujourd’hui, car cette réflexion ne m’a rappelée aucun mauvais souvenir, mais un bon.
Un merveilleux souvenir, qui aujourd’hui encore me sert la gorge d’émotion rien qu’à son évocation.
Il y a quelques années, j’ai tenté l’aventure d’une compagnie de théâtre et de la mise en scène.
Pour le premier chapitre de cette aventure,
- un comédien seul en scène (lui)
- et un metteur en scène (moi).
Sans entrer dans les détails, ce premier chapitre a été merveilleux. Exaltant.
Et lorsque les matins froids de répétition, dans une salle mal chauffée de Seine et Marne,
je m’asseyais dans la salle et que le comédien montait sur la scène,
dans ce moment de silence et de concentration,
dans l’attente fébrile de ce monde extraordinaire dont nous allions ensemble pousser la porte et qui allait me sauter au visage,
je me disais, avec une envie presque irrépressible de crier ma joie :
J’ai beaucoup de chance ! (et de 4)
photo sous licence creative commons – auteur : Hamed Saber