Le petit bonheur d’Olivier H.
Sensible à la contagion du bonheur, Olivier Hoeffel a tout simplement craqué en voyant les différentes contributions qui commençaient à remplir l’escarcelle de cette bourse aux petits bonheurs au travail. Ainsi, il a eu envie de nous faire partager ses propres pratiques. Voici un extrait de nos échanges.
Hello Céline,
Merci pour ton nouveau petit bonheur. Très sympa avec un potentiel de contagion.
Je vais à mon tour te raconter en quelques mots quelques uns de mes petits bonheurs au travail, de manière un peu générique.
Face à une tâche qui va potentiellement me donner du plaisir et que j’aborde avec envie, il m’arrive de la différer un peu, un peu comme la cerise sur le gâteau qu’on garderait pour la fin. Je me crée ainsi une petite tension d’excitation qui sera libérée quand je démarrerai la tâche en question.
Pendant la réalisation de la tâche, il m’arrive aussi de sortir brièvement de l’état de flux pour prendre le petit bonheur pendant, et puis je replonge dans le flux. Un autre petit bonheur après, si possible.
Le dernier petit bonheur, c’est quand je reviens sur ces petits bonheurs dans mon journal des gratitudes.
Pause dans ma contribution : j’envoie les quelques mots précédents à Céline. Après réflexion, elle m’invite à développer une situation réelle. J’y vois une perspective d’un petit bonheur. Merci Céline !
J’attends une journée en pensant au plaisir que je prendrai à répondre à son invitation.Et m’y voilà, à écrire la suite de mon propos. Ecrire, c’est mon petit bonheur du moment. Il est 8 heures.
Il est possible que vous me tacliez gentiment en me disant que si j’évoque l’heure, c’est que je ne suis pas dans le flux (en effet dans l’état de flux, on n’a pas la notion de temps). Sauf que, ayant décidé d’écrire l’heure présente, il m’a bien fallu jeter un coup d’oeil en bas à droite de mon écran, vous savez sur la barre d’état qui vous donne des informations tout à fait essentielles, dont l’heure.C’est d’ailleurs, soit dit en passant, une belle preuve de flux que de se trouver en train de travailler devant son ordinateur et de ne pas voir le temps passer alors que l’heure est affichée devant vous insolente de présence.
Mais je reviens à mon bonheur présent qui me fait probablement briller les yeux, même si l’angle de mon écran n’est pas favorable à ce que je puisse le vérifier. Je pourrais éventuellement brancher ma webcam et saisir une photo de cet instant, mais le principal est vraiment que cette excitation est bel et bien là et que le sujet n’est pas de le prouver.Il n’y a pas à dire, écrire pour laqvt.fr c’est indéniablement la source régulière de petits bonheurs pour moi avec la particularité que bien souvent, je reçois assez rapidement un feedback positif, celui de Céline, Dominique ou Caroline (1) après leur relecture de mes articles. Le petit bonheur du signe de reconnaissance qu’elles m’envoient.
Il est 8h20. Fin de mon petit bonheur au travail. En direct live.
Olivier a la sagesse d’avoir la gourmandise de ces petits moments qu’il apprécie. Et de l’assumer. Celui dont il nous parle est court mais pas fugace, et non moins sciemment précédé de la conscience qu’il va arriver. Quel art ! Et pour bien clore sur une touche positive, il apprécie les divers niveaux de reconnaissance qu’il perçoit à travers nos appréciations de ses articles.
A ce sujet, j’aimerais apporter une précision. La reconnaissance, elle circule entre nous de façon assez fluide. Olivier en reçoit mais en donne beaucoup aussi.
D’autre part, n’allez pas imaginer des félicitations banalisées ou obséquieuses. Mais d’ailleurs, à mon sens, le meilleur signe de reconnaissance que nous nous apportons les uns les autres, c’est lorsque nous faisons part de l’attention que nous portons à l’écrit d’un autre membre. Cela peut aller jusqu’au désaccord bien sûr. Il est vrai que nous sommes bienveillants les uns envers les autres, et que l’expression des désaccords ne laisse pas de traces pénibles. Au contraire, c’est la preuve que l’autre s’est donné la peine d’entrer dans le fil de la pensée de l’auteur. Et de la discussion jaillit… vous savez quoi !
Le témoignage d’Olivier montre également sa façon de travailler dans un courant de plaisir maîtrisé qui l’empêche de tomber dans l’addiction au travail. Nous avions déjà planché(2) sur la notion de flux issue de la psychologie positive, de ses éventuels inconvénients pouvant mener à l’addiction au travail, et évoqué quelques parades.
J’espère que ces premiers témoignages de la série des petits bonheurs au travail vous auront inspiré de bons souvenirs ou de bonnes idées à mettre en oeuvre pour un plus grand bonheur individuel et collectif au travail, quelle que soit votre activité professionnelle. Le prochain épisode de la série sera publié le 10 septembre. En attendant, travaillez bien à votre bonheur et à celui de votre entourage, et bonnes vacances à ceux qui en prennent.
Vous pouvez adressez vos contributions à, titrées “Bourse aux petits bonheurs au travail”.
(1) Céline Bou Séjean, Dominique Poisson et Caroline Rome constituent les rédactrices du comité éditorial de laqvt.fr avec Olivier Hoeffel
(2) Voir l’article sur ce sujet, co-écrit par les principaux auteurs de laqvt.fr.
photo sous licence creative commons – auteur : acroamatic