QVT et stratégie nationale de santé
Le ministère des Solidarités et de la Santé a publié début novembre 2017 la Stratégie nationale de Santé 2018-2022. Les citoyens ont été invités à donner leur avis sur Internet jusqu’au 25 Novembre 2017. Voici les réactions du comité éditorial de laqvt.fr aux éléments publiés par le ministère, en mettant en lien la santé et la Qualité de Vie au Travail (QVT).
Les principaux objectifs que le gouvernement devrait poursuivre en priorité en matière de santé
Voici la liste (pas au Père Noël) que nous avons constituée :
- Réduire l’assimilation de la santé à sa dimension physique, et déjà au niveau le plus élevé de l’Etat (cf propos récents du Président de la République concernant les enfants de retour de Syrie : “… suivi très particulier, sur le plan médical et psychiatrique” ), en cultivant largement la définition de la santé par l’OMS qui devrait être connue de toute la population (y compris dans les écoles)
- Mettre en avant le besoin d’articulation des responsabilités individuelle/collectives dans toutes les sphères de vie – y compris bien entendu au travail – et à toutes les strates de la société,
- La santé et la QVT des personnes qui ne sont pas en activité professionnelle : les chercheurs d’emploi, les étudiants
- La prise de conscience par les consommateurs de la santé de toute la chaîne des individus qui contribuent au service ou produit acheté, ou service rendu (par exemple par un service public); individus travaillant sur le territoire français et au-delà. Il y a une responsabilité individuelle et des responsabilités collectives à prendre soin des professionnels de santé
- Nécessité d’une vigilance face au risque de transfert de responsabilité du choix thérapeutique : tendance (qui vient des USA) à faire prendre la responsabilité du choix à celui qui ne sait pas en contre-pied d’un système où le sachant prenait la décision en infantilisant le patient . Autrement dit, passer d’un extrême à un autre. Ce qui peut être analysé comme une mauvaise compréhension des attentes : le patient attend d’être mieux informé et d’être traité en adulte et non pas qu’il ait à prendre une décision alors qu’il n’a pas les compétences. Il s’agit donc d’un juste équilibre à trouver.
- Davantage défendre et protéger un formidable système solidaire : le système de santé n’est pas un coût mais un bien commun (valeur réelle de la prévention, de l’éducation pour la santé, de la thérapeutique)
- Investir encore plus pour l’adoption de comportements qui ne nuisent pas à la santé
- La prévention sur tous les plans et au premier plan : addiction, sédentarité, surpoids, sommeil
- L’information et accès à la prévention pour un plus grand nombre
Nos avis et nos propositions pour la stratégie nationale de santé
- Mettre l’accent sur les jeunes (7/20ans) en matière d’éducation à la santé, pour qu’ils en prennent soin. la loi Gattolin contre les pub dans les programmes jeunes va dans le bon sens, action dans les écoles (educalim) il en faut d’autres : apprentissage culinaire, activité physique, lieux dédiés et sécures (et en dehors de sponsors avec conflit d’intérêt : marque de soda qui offre des stages de sport)
- Soigner l’hôpital : appréhender réellement la QVT des personnels de santé par le cœur du travail. Moins de gestion, plus de soignants (congruence : un soignant en bonne santé, comme un cordonnier bien chaussé), plus de place et plus de temps à la dimension humaine dans les interactions avec les patients
- Responsabiliser les patients dans leur façon de faire appel aux professionnels en cas de problème de santé (pour désengorger les services d’urgence)
- Mettre en lien de manière plus visible cette stratégie avec le Plan Santé au Travail 2016-2020 (PST3)
- Faire de la santé des soignants une priorité nationale
- Le mot sommeil est oublié dans cette stratégie. Soutenir davantage la cause du sommeil qui est comme une épidémie catastrophique pour tous les autres enjeux de santé, tant sur le plan physique que psychique, avec des impacts négatifs sur la QVT, l’efficacité au travail et la préservation de la santé et de la sécurité au travail
- Autoriser la sieste à l’école, au lycée, à la faculté et au travail, comme en Chine où c’est un droit
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