Les mammouths ont-ils disparu ?

Novéquilibres : Les mammouths ont-ils disparu ?

Ce n’est pas parce que le concept de QVT (Qualité de Vie au Travail) est récent, d’autant plus à l’échelle de l’histoire de la planète, que je ne vais pas m’autoriser à revenir quelques années en arrière pour cette contribution métaphorique.

Les mammouths sont des mammifères éteints de la famille des éléphantidés correspondant au genre Mammuthus et à de nombreuses espèces. Du temps de l’homme des cavernes, il est perçu à juste titre comme une menace et quand il débarque, la poussée d’adrénaline permet à l’homme des cavernes de s’enfuir à toutes jambes, ou s’il est très courageux et surtout pas seul, de le combattre avec sa massue. C’est le combat ou la fuite, réaction très ancienne dans l’histoire de l’homme face à une poussée salutaire de stress lié à l’instinct de survie.

Comme le mammouth est une grosse bête, quand il n’est plus là, ou quand il a été abattu et ne présente plus aucun danger, l’homme préhistorique voit bien qu’il n’y a plus de risque, et l’agent stressant étant absent son taux de cortisol (hormone du stress) redescend à la normale. Il lui suffit de s’adapter à son environnement plus tranquille et tout revient à un état d’équilibre en adéquation avec la situation du moment.

De nos jours, l’animal a disparu, et seuls quelques spécimens sont retrouvés congelés dans les zones glaciaires. Du moins c’est ce que l’on croit, car en fait la réalité est tout autre … le monde est envahi de mammouths et plusieurs espèces vivent parmi nous dont voici les principales :

  • Le mammouthason est très bruyant. Selon les régions où il vit, il s’exprime différemment, mais avec toujours trop de puissance pour l’oreille humaine. Les sons les plus connus sont : marteaux piqueurs, voitures et motos, métros et trains, avions, usines et machines… L’animal nous envoie un nombre de décibels si important que bon nombre d’insomnies, d’acouphènes entraînant même des surdités, en résultent. Il existe cependant quelques mammouthasons muets et innoffensifs sur une île déserte perdue dans le Pacifique.
  • Le technomammouth est complètement addict à tout ce qui est nouveau en matière de technologie. Ceux qui vivent dans les entreprises sont utiles, certes, mais quand ils investissent les habitations, ils sont particulièrement dangereux. Certains vont même jusque suivre les humains sur leur lieu de vacances, et la nuit ils se tapissent sous le lit pour ne leur laisser aucun répit. Leur addiction est variée : téléphone portable, ordinateur, oreillette, vidéo conférence… certains cumulent le tout et hélas, ces derniers sont de plus en plus nombreux.
  • Le speedmammouth est très rapide et il est très difficile de l’attraper. Il court tout le temps après le temps et, résultat, il n’a jamais le temps de prendre son temps. Il dort très peu pour essayer de ne pas perdre de temps et gagner du temps, ce qu’il n’arrive jamais à faire par manque de temps. En fait l’animal est toujours pressé car il aime les citrons pressés et comme il prend les humains pour des citrons, son but est de les presser et les compresser … résultat, tout le monde est stressé, le speedmammouth et l’humain.
  • Le surpopmammouth se reproduit très vite, à tel point que les humains en font autant pour protéger leur territoire. Résultat, beaucoup de monde, une surpopulation inquiétante tant en mammouths qu’en capital humain. Les ressources de la terre s’épuisent, et l’eau potable risque de manquer. Les cultures vont-elles pouvoir subvenir à nourrir les habitants de la planète ? Beaucoup d’entreprises licencient pour pallier à ce problème.
  • Le flashmammouth est un animal lumineux de tendance indigo qui éclaire outre mesure nos rues, nos villes, notre ciel, et même nos campagnes. Une photo satellite de la terre il y a une cinquantaine d’années la montre comme une boule tamisée, la même prise de nos jours à la même heure et c’est une boule digne d’un sapin de Noël qui clignote de tous ses feux. Certains vivent à demeure dans les entreprises. Les salariés y sont confrontés du matin au soir sans relâche. D’autres ont investi les habitations et trônent dans le salon, et les familles s’agglutinent devant en extase. Souvent elles les emmènent dans les chambres, et si par malheur un technomammouth y est déjà, la rencontre est explosive…
  • Le burnmammouth est très actif et ne s’arrête jamais de travailler. Il parle un dialecte qui lui est propre, le workaholic, et en principe il jette son dévolu sur un seul individu. Comme il n’a pas de limite à son engagement, il déteint sur cette personne qui en arrive à ne plus avoir de relations sociales, à perdre le sommeil ou ne penser à rien d’autre qu’à son travail. De récentes études ont démontré que le burnmammouth rendait l’humain ergomane (obsédé par le travail) jusqu’à être out.

L’ennui c’est que ces espèces sont invisibles et nuisibles. Personne ne les voit, résultat, quand ces mammouths ne sont plus là, les humains ne le savent pas et restent en alerte comme s’ils étaient toujours présents. Le stress est alors excessif puisque trop important par rapport au besoin, et c’est alors qu’au lieu d’être aidant il va être destructeur.

De la fiction à la réalité, tout est possible ! Au mois de mai une équipe scientifique russe a fait une découverte exceptionnelle sur l’îlot Maly Liakhovski dans l’océan Arctique, celle d’une carcasse de mammouth congelée dont le sang est resté liquide. Grâce à l’ADN, des souris ont déjà été clonées grâce à une simple goutte de sang : faire la même chose avec des mammouths et le résultat sera impressionnant vue la taille de l’animal…

Quand vous verrez des éléphants gambader, vérifiez si ce ne sont pas plutôt ses cousins les mammouths et non leurs ancêtres (voir photo plus haut), et chassez-les hors de nos frontières, et même par souci d’humanité, hors de la planète…

Retrouvons notre instinct de survie.

 

photo sous licence creative commons – auteur : Tyler Ingram

Caroline Rome

Caroline ROME est spécialisée dans le sommeil et la vigilance, les rythmes, membre du comité éditorial de laqvt.fr, associée de Novéquilibres, attachée au Centre du Sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris, membre de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance

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