S’endormir ou sans dormir ?
S’endormir ou sans dormir : Telle est la question.
S’endormir
L’intervalle de temps à trouver le sommeil s’appelle la latence d’endormissement, et il est normal jusque vingt à trente minutes. Les heureux s’endorment avant de poser la tête sur l’oreiller, mais les malheureux sont de plus en plus nombreux à compter les heures au lit avant de lâcher-prise.
Puis le sommeil arrive, et c’est alors que le travail sérieux commence : La reconstitution des stocks énergétiques va permettre de recharger les batteries pour aller travailler, et s’ajoute le nettoyage de la machine pour son bon fonctionnement. En effet, pendant le sommeil s’éliminent les toxines respiratoires, glandulaires, cardiovasculaires, et se régulent des fonctions comme la glycémie. La sécrétion de l’hormone de croissance qui concerne aussi les adultes puisqu’elle permet de réguler l’excès de graisse, va permettre d’éviter l’obésité. Les défenses immunitaires sont stimulées, cela a un impact sur l’absentéisme dans les entreprises et l’humeur étant meilleure le présentéisme est de meilleure qualité. En phase de sommeil paradoxal (période de grande activité onirique) le cerveau fait son office de disque dur en classant, synthétisant et mémorisant les données, ce qui permet la mise en place des mécanismes d’apprentissage et de mémorisation. Enfin, dormir permet le maintien de la vigilance à l’état de veille pour éviter les accidents au travail ou pour venir au travail, et l’on sait que la somnolence en est responsable le plus souvent. S’endormir même quelques minutes pour une sieste flash (1) dissout le stress et rafraîchit les neurones…
Sans dormir
Il est difficile pour certains de s’endormir alors qu’ils le voudraient, et plus ils luttent moins ils y arrivent. D’autres au contraire font tout pour moins dormir et surchargés de travail rognent sur leur sommeil (2). Quelle qu’en soit la raison, les conséquences du “sans dormir” sont déplorables sur le quotidien, puisque le sommeil est une fonction naturelle indispensable pour l’équilibre et la santé.
Une étude américaine a mis en évidence la relation entre privation de sommeil et hyper réactivité émotionnelle. Les personnes anxieuses anticipent d’une façon exacerbée face à une situation donnée et cela génère du stress. Le manque de sommeil est un activateur de stress et le stress prédispose à l’insomnie. C’est un véritable cercle vicieux qui s’installe. Les Etats-Unis battent les records de la dette de sommeil, mais la France suit souvent l’exemple américain quelques années plus tard, et cela concerne de plus en plus d’individus en France avec une privation de sommeil par rapport aux besoins propres de chacun. La qualité de vie au travail est en danger quand la qualité du sommeil est mise à mal, et même la qualité du travail en prend un coup.
Le sommeil fait partie de la vie, alors à cogiter le “être ou ne pas être : Telle est la question” de William Shakespeare (être à s’endormir et ne pas être sans dormir), sans pour cela en devenir insomniaque…
(1) Voir l’article : La sieste à la carte
(2) Voir l’article : Dormir moins pour travailler plus !
illustration : Marianne de Nayer