A vos tablettes (1ère partie)

Novéquilibres : A vos tablettes ! (1ère partie)

Gourmandise par excellence le chocolat regorge d’énergie et de bienfaits. Voilà pourquoi et comment vous pouvez le déguster sans complexe, ni remord.

J’en connais de rares qui n’aiment pas le chocolat lui reprochant un goût trop fort et rebutant, mais c’est extrêmement peu répandu.

Son nom botanique Théobroma cacao signifie  “nourriture des dieux”

Les Aztèques le consommaient avec du piment, les conquistadors l’ont rapporté du Mexique en Espagne et lui prêtaient des propriétés aphrodisiaques infondées.  Du statut de fortifiant en pharmacie le chocolat passe doucement à celui de confiserie grâce à des procédés de plus en plus  complexes. Au milieu du XIXème la formule sucre, cacao, beurre de cacao est au point,  proposée en tablettes ! Un suisse génial Daniel Peter a l’idée d’ y incorporer du lait concentré. Noisettes, raisins, orange confite, caramel, vanille, pâtes d’amandes perfectionneront l’alchimie roborative.

Les fèves de cacao sont fermentées, torréfiées puis broyées

Le beurre de cacao est séparé du cacao réduit en poudre.  Ce cacao pur entre dans la préparation de plats salés :  molé mexicain, recettes des grands chefs qui marient son onctuosité rêche à du poisson.

Le conchage permet la fusion intime du beurre de cacao aux autres ingrédients à 50°C. Enfin pour rester satiné et craquant, le chocolat est tempéré (refroidi de 50° à 28°, puis réchauffé à 32°). Il possède ses qualités organoleptiques(1) optimales : sa  température de fusion se situe à 35°C environ, la température de votre bouche.

Fortifiant, remontant,  bon pour le moral et pour le cœur

Consommer du chocolat serait bénéfique pour :

  • Le système cardiovasculaire. Grâce à sa composition en acides gras (oléique et stéarique) il joue favorablement sur le métabolisme du cholestérol. Sa teneur en polyphénols (antioxydants) participerait à une meilleure fluidité sanguine, à une meilleure souplesse artérielle, réduisant ainsi la tension artérielle.
  • Le moral. Son effet apaisant et stimulant grâce à la théobromine (alcaloïde proche de la caféine mais sans effet excitant) et au tryptophane (précurseur de la sérotonine, un neuromédiateur qui joue un rôle important dans l’humeur) est très étudié.  Il faudrait cependant avaler des quantités industrielles de chocolat pour parvenir à une dose efficace.

Notre bien-être de mangeur de chocolat doit plutôt à sa “palatabilité”  (texture fondante et goût sucré) qu’à sa teneur en nutriments  bons pour la santé.

Le magnésium revendiqué souvent, ne nous mène pas très loin : dans 10g de chocolat, il n’y a que 12mg de magnesium soit 1/30e de nos besoins quotidiens.

Un vrai bonheur à déguster

Dans leur communication les fabricants préfèrent jouer sur les déclinaisons d’origines, les teneurs en cacao, l’appellation bio ou équitable.

Papilles comblées, consommation boostée par la variété de l’offre, tout le monde est content et peut déguster du chocolat à son goût, en quantité modérée car c’est un aliment riche en énergie.

Produit de  grignotage par excellence, le chocolat symbolise  la gourmandise, l’ennemi, celui “qui va faire grossir !!”.  Apprenez comment le déguster sereinement sans le diaboliser !

Robert Lynxe de la Maison de Chocolat dit qu’il faut le manger sans culpabilité, quand on en a envie en choisissant un bon chocolat et en apprenant à le déguster. Sans avoir fumé, ni mangé épicé pour une réelle dégustation… comme pour le vin par petites quantités : par petits morceaux qu’on laisse fondre doucement sur la langue.

Attention, ne vous trompez pas de délice !!

Le véritable chocolat n’a pas grand-chose à voir avec les “confiseries de chocolat” où vous constaterez que la part du cacao est bien maigre, le beurre de cacao remplacé par des matières grasses végétales qui cachent leurs noms. Sucres et sirop de glucose prédominent, des additifs de type lécithine garantissent l’onctuosité. Beaucoup de “junk ingredients”!!

La législation française a longtemps garanti la stricte composition du chocolat au pur beurre de cacao. Depuis 2001 l’Europe autorise, moyennant mention sur l’emballage, l’adjonction d’autres matières grasses :  huile de palme, illipé, sal, karité, kogum gurgi, noyau de mangue. Ne cherchez pas ! Sauf pour l’huile de palme, ces produits sont utilisés en cosmétique. Or gommage, masque et massage au chocolat sont des must des salons de beauté. Pourquoi pas ? Le meilleur produit contre les lèvres gercées contient surtout du beurre de cacao.

Nous préférons le manger : quand c’est du bon chocolat aucune raison de se mortifier. Il faut apprécier cet aliment des dieux comme il le mérite !

 

(1) capable d’affecter un récepteur sensoriel

 

photo sous licence creative commons – auteur : John Loo

Dominique Poisson

Dominique POISSON est consultante en nutrition, membre du comité éditorial de laqvt.fr, associée de Novéquilibres

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