Acc… ueillir ou Acc… epter ?
Accepter, accueillir, les nuances entres les deux postures sont subtiles et souvent confondues. Ce qui est perçu comme choix : c’est j’accepte ou je refuse, j’accueille ou je rejette. Mais que faire selon les cas, accepter, accueillir ou accepter d’accueillir ?
Accepter
Les synonymes du mot “accepter” sont nombreux, avec une connotation tantôt positive, tantôt négative :
- Côté Positif : adopter, ratifier, se prêter, signer, accéder, agréer, se rallier, souscrire, approuver, dire oui, s’assumer, adhérer. Sous-entendu une liberté d’acceptation, un libre arbitre dans la décision. L’idée aussi qu’on progresse après une étape – contrat, accord verbal – qu’on a choisi d’accepter.
- Côté Négatif : avaler, endosser, obéir, concéder, daigner, condescendre, digérer, se résigner, subir, supporter, se conformer, se soumettre, tolérer. Sous-entendu ne pas résister avec le devoir d’accepter. On accepte parce qu’on n’a pas le choix.
D’où l’importance de ne pas confondre acceptation et soumission, résignation ou fatalisme. Accepter ne renvoie pas alors une impuissance ou une incapacité au changement, et s’applique sur quelque chose de ponctuel qui ne doit pas empêcher que l’on agisse, au contraire.
Les antonymes d’accepter vont dans ce sens : décharger, décliner, récuser, réprouver, repousser. On y retrouve le libre arbitre énoncé dans les synonymes positifs.
Accueillir
Moins nombreux, les synonymes du mot “accueillir” n’ont pas l’ambivalence « positif ou négatif » du mot accepter. Héberger, saluer, écouter, loger, s’ouvrir, admettre, offrir l’hospitalité, agréer (commun pour accepter), prendre, fêter, réceptionner, tous ont une connotation positive sauf peut-être admettre qui laisse une impression mi figue mi raisin de contre-cœur …
Les antonymes d’accueillir sont plus nombreux que ceux du mot “accepter” : écarter, congédier, rembarrer, éconduire, décliner (commun pour accepter), renvoyer, évincer, bannir, expulser, chasser, rejeter. Tous ces termes laissent un goût amer de fermeture et de rejet, et pour certains de violence.
A l’extrême, l’accueil inconditionnel qui consiste à accueillir sans jugement ni a-priori ni interprétation, est une valeur fondamentale, mais sans oublier d’accueillir ses limites pour ne pas accepter l’inacceptable.
Accepter d’accueillir
L’acceptation véritable est d’accueillir, c’est accepter la réalité telle qu’elle est, accepter qu’il n’est pas possible de tout avoir. Certains vont mettre la priorité sur la sécurité de l’emploi, et l’accueil de ce choix implique d’être capable de renoncer à plus de pouvoir, moins de temps libre… D’autres vont privilégier la Qualité de Vie au Travail (QVT), et l’accueil de ce choix leur permet d’oser quitter le confort d’un salaire assuré dans une entreprise où la QVT n’est pas de mise pour aller voir ailleurs.
Renoncer positivement à certaines envies qui ne sont pas prioritaires va permettre de ne pas être frustré ou dans l’inconfort, et définir le non-acceptable permet d’atteindre cet objectif.
C’est poser les limites, définir que telles conditions de travail sont odieuses, savoir dire non à trop de tâches imposées, refuser des relations humaines pas humaines, etc…
Quand le non-acceptable est posé clairement, l’ouverture devient d’accepter d’accueillir en conscience ce qui est perçu comme indispensable : le sens du travail, la reconnaissance, les bonnes conditions de travail, les relations saines, le respect, tout ce que laqvt.fr a défendu depuis de nombreuses années et défend dans ses articles.
J’en conclus qu’au lieu de choisir entre accepter et accueillir, l’équilibre est à accepter d’accueillir ce qui est juste pour soi et pour les autres.
Dessin de Marianne de Nayer (ma soeur)
Quelle sagesse ! C’est tout un travail sur soi – celui de toute une vie ? – que vous nous proposez …
J’achète, mais la période d’apprentissage pourrait se révéler plus longue et ardue que prévu ; Heureusement que la “récompense” est au bout et vaut bien le “détour” (du moins est-ce, en cours de route, ce que j’imagine…)
Une belle journée à vous,
Monique
Merci de votre message, et je pense que c’est un cheminement quotidien avec la technique des petits pas. Chaque jour petit à petit et se poser la question Accueillir, accepter, les deux en conscience…
Belle journée à vous
Caroline
Merci beaucoup Caroline pour ton article que l’on peut entendre à la fois au niveau individuel et au niveau collectif. En effet, les collectifs ont aussi un travail à réaliser sur ce sujet de l’acceptation et de l’accueil.
Je me permets de donner deux liens sur mon blog lesverbesdubonjeur.fr en lien avec le sujet :
– la juste conscience de ce qui est à notre portée, individuellement et collectivement http://www.lesverbesdubonheur.fr/2017/01/agir-dans-le-sens-de-ce-qui-est-notre.html
– le sujet de l’acceptation de soi http://www.lesverbesdubonheur.fr/2018/03/lacceptation-de-soi-en-juste-milieu.html
Je pense aussi à la modélisation Monsieur Plus et Sam’Vabien que j’ai évoquée sur le wiki de l’Université Ephémère sur la QVT, l’innovation managériale et la coopération http://www.lesverbesdubonheur.fr/2017/01/agir-dans-le-sens-de-ce-qui-est-notre.html
avec en extrait de mes propos “admettre l’acceptable plutôt que d’exiger la perfection”. Inspiré de Barry Schwartz sur un sujet qu’on pourrait appeler la capacité au contentement.
Merci beaucoup Olivier par l’enrichissement de ton apport, des liens vers tes écrits que j’apprécie pour approfondir ce sujet si vaste et complexe.
J’aime l’exemple de Monsieur Plus et Sam’Vabien, et pour ma part je suis Madame Contente d’accueillir tous ces propos.
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