Alerte au manque de temps
Cela fait bien longtemps qu’au travers de nos articles nous prenons le temps d’informer sur le manque de temps ! Nous avons l’impression que rares sont ceux qui prennent le temps de nous lire, ou seulement en diagonale. La société n’a pas le temps, c’est de pire en pire et il est grand temps de réfléchir à comment améliorer le quotidien en prenant le temps. Comme l’arrivée d’un cyclone, nous lançons une alerte sur le manque de temps, car il détruit tout sur son passage, la Qualité de Vie au Travail (QVT) et plus généralement la Qualité de Vie. Cet article constitue la suite de l’initiative Le temps sur la table lancée en décembre 2013. D’autres articles suivront dans les semaines qui viennent tant le manque de temps nous semble prendre encore plus d’ampleur. D’où le lancement de cette alerte pour la Qualité de Vie au Travail, du fait des nombreuses implications du manque de temps, notamment en matière de bienveillance, d’attention et d’appréciation.
Le manque de temps détruit le sommeil
Non seulement une grande majorité de français dort mal et insuffisamment, mais nombreux sont ceux qui rognent sur leur temps de sommeil par manque de temps. A force de ne pas respecter les besoins de base, ils finiront par rejoindre les insomniaques.
S’ils n’ont pas récupéré pendant la nuit, physiquement, psychiquement, nerveusement et intellectuellement, ils ne seront pas au top au boulot. Fatigue, mauvaise humeur, manque d’efficacité, perte de concentration, agressivité et j’en passe. De quoi gâcher la qualité de vie au travail de pas mal de monde et de ne pas optimiser le temps qui manque déjà tant.
Je ne comprends pas que cette évidence ne donne pas la priorité à ce moment si important (la nuit de sommeil) pour la rentabilité et la sécurité dans l’entreprise ! Nous sommes dans un véritable cercle vicieux : mauvais sommeil, plus de difficultés et plus lent à faire les choses, donc pas le temps pour tout faire et moins de temps pour dormir.
Alerte au manque de temps !
Le manque de temps détruit l’attention à l’autre
Qui s’accorde le temps le matin en arrivant au boulot de s’informer sur la météo du jour des autres ? Pas seulement la vraie pour avoir su comment s’habiller en partant de chez soi, mais aussi la température des collègues. Comment ils ont dormi ? Sont-ils de bonne humeur ? La journée commence-t-elle du bon pied, avec un bon oeil ? Une fois cela posé, les échanges sur le travail se font dans un cadre plus léger. Tout le monde est plus présent, apte à coopérer avec l’autre, sans se dire : “Il me fait la tête ou quoi ?”, mais plutôt : “Le pauvre a mal dormi je vais être attentif à lui le temps qu’il émerge…”.
C’est un véritable accueil dans sa propre boite. Les relations sont alors plus justes, la dimension humaine présente, la vie quoi… Sans cela, bonjour l’ambiance qui plombe la journée et le travail.
Alerte au manque de temps !
Le manque de temps détruit la concentration
Il est fréquent lors de l’exécution d’une tâche de penser à tout ce que l’on n’a pas fait, tout ce qu’on ne va pas pouvoir certainement faire. La tête à l’envers par crainte de manquer de temps avec peu de présent pour être à ce que l’on fait pleinement. Penser à avant, à après, à pendant, c’est du multitâche, le cerveau s’y perd, s’épuise, et est plus lent. L’être humain est mono tâche par nature et c’est le meilleur moyen d’être efficace.
C’est le comble d’être à côté de la plaque par manque de temps, puisque c’est une perte de temps évidente. Le risque à s’éparpiller c’est de faire des erreurs, ce qui est ennuyeux au travail, les capacités baissent et le moral en prend un coup.
La concentration est basée sur une suspension du temps, plus besoin de regarder l’heure, de s’en inquiéter. Le moment est alors vécu avec justesse, riche et nourrissant.
Pourquoi se faire violence au lieu de déguster le temps présent ?
Alerte au manque de temps !
Le manque de temps empêche de ne rien faire
Qui ne culpabilise pas quand par chance il n’y a rien à faire ! Le tourbillon de la vie laisse peu de place au “ne rien faire” qui devient un véritable luxe. Se tourner les pouces, regarder le plafond en rêvassant, laisser les idées divaguer comme bon leur semble. Il faut oser ne rien faire car c’est compliqué dans une société en constante ébullition.
C’est comme le silence, souvent il est mal vécu et l’angoisse qui en résulte fait que quelqu’un va le meubler en disant n’importe quoi. Pourtant, le silence est riche et ne rien faire l’est également. Ne rien faire n’est pas une perte de temps.
Je vais d’ailleurs m’arrêter là, puisque en toute congruence je vais prendre du temps pour ne rien faire. Je vais prendre le temps de me poser, d’apprécier d’avoir terminé mon article.
Je suis une fan de météo, et j’ai bien compris l’alerte au manque de temps !
Caroline….
Fière… c’est ma sœur !!!!
Merci ma soeur qui a tant contribué en illustrant de mes nombreux articles !
Je m’associe à ton geste de reconnaissance. C’est précieux, d’autant plus que c’est une contribution généreuse
Bonjour,
Merci pour vos articles que j’ai plaisir à lire de temps en temps. Pas assez souvent à mon goût… par manque de temps ! S’il pose un diagnostic que je partage pleinement, il ne parle cependant pas de la manière de traiter le problème.
La gestion du temps dans nos sociétés est en effet vraiment un problème. Nous abordons le temps comme un bien rare et toujours insuffisant. … Pour autant c’est une approche très occidentale, nous savons que les pays d’Afrique et d’Asie n’ont pas la même perception du temps car pour eux le temps est diachronique : tout est dans tout et le temps est infini.
Si nous faisons l’effort d’inverser le regard, nous nous retrouvons riches de tout le temps nécessaire et cela nous met en capacité de faire les choix qui s’imposent. Nous nous concentrons sur l’essentiel et sortons de l’agitation.
Bonjour,
Merci beaucoup pour l’intérêt que vous portez à nos articles et pour votre apport.
Nous avons déjà évoqué des fils à tirer face à cette question du manque de temps. Et d’ici quelques jours, nous poursuivrons la série sur ce sujet.
Comme indiqué dans le chapô de l’article, cet article s’inscrit dans l’initiative “Le temps sur la table” http://laqvt.fr/le-temps-sur-la-table/ qui invite à interroger cette question collectivement. C’est déjà une façon de se donner les moyens de traiter le problème. L’enjeu, que nous avons traité dans une série d’articles l’année dernière : passer d’une impuissance solitaire à une puissance coopérative http://laqvt.fr/im-puissance/
Un autre fil à tirer est un autre sujet que nous avons traité l’année dernière : l’assertivité http://laqvt.fr/?s=assertivit%C3%A9 Une affirmation de soi bienveillante (individuelle ou collective) qui autorise à (ré)agir quand on sent que ça va trop vite, que le “vite fait” fait prendre le risque sur le “bien fait”, que les décisions/objectifs ne sont pas réalistes, que l’on veut être trop “gourmand”, que l’on est dans une culture de l’Excellence, que l’on est dans l’obsession de l’innovation, de la flexibilité, de la croissance, de la réduction des coûts, du gain de temps – non pas pour soulager mais pour faire encore plus.
Un ensemble d’actions qui relève d’une logique que nous promouvons à longueur d’articles : l’articulation des responsabilités individuelle et collectives, dans un double mouvement : du je vers le nous (celui particulièrement absent que nous promouvons) et le mouvement classique descendant http://laqvt.fr/mouvement-qvt-soi/