Le chocolat et la frite
Pour nombre d’entre nous le chocolat est un réconfort précieux, un vrai booster.
Deux revues d’études, parues en août 2011 viennent conforter tout le bien qu’on pense de lui (chocolat noir et riche en cacao >60 %).
L’European Journal of Clinical Nutrition conclut par un effet bénéfique sur l’équilibre du cholestérol : diminution du LDL (le « mauvais ») et du cholestérol total, sans augmentation du HDL (le « bon ») cependant.
Pour le British Medical Journal sur la base des données d’observation réunissant 7 études, la consommation de chocolat semble être associée à une réduction du risque de désordres cardiométaboliques.
De bonnes nouvelles pour les gourmands qui pourraient craindre de voir leur douceur favorite taxée au titre de la lutte contre l’obésité : l’apport énergétique du chocolat (qu’il soit noir ou au lait, c’est égal) en fait un poids lourd calorique.
Pour financer la sécurité sociale, le gouvernement se prépare à taxer les boissons sucrées (sodas, boissons avec sucres ajoutés tels les nectars). Leur prix à la vente augmentant de 3 centimes au litre devrait inciter les français à réduire leur consommation de ces produits très sucrés.
Levée de bouclier de la part des industriels concernés bien sûr. Et de citer une récente étude du CREDOC, selon laquelle les boissons sucrées ne représentent que 3,5 % des apports caloriques des Français. Certes pour certains cela représente certainement davantage.
Mais pourquoi cette catégorie seule et pas d’autres ? La prise de poids peut rarement être attribuée à la seule alimentation pas plus qu’à une seule catégorie d’aliments.
Et que dire de l’entrecôte/frites ? Record sur le plan des graisses saturées athérogènes, riche en viande rouge ayant un « effet convaincant ou probable sur le risque de cancer » selon le rapport de l’ANSES de mai 2011 Sans parler des composés néoformés et toxiques générés par grillade et friture. Dernier point discutable de cette assiette emblématique : l’absence de légumes. L’équilibre alimentaire passe par la variété qui assure la complétude des besoins et la dilution des risques.
L’entrecôte/frite n’est donc pas à mettre au menu tous les jours, une fois par quinzaine au mieux et on la savourera alors comme il se doit. Faudrait-il la taxer pour autant ? Faut-il taxer les sodas ? Il est permis d’en douter, comme de l’efficacité et de la justesse de la mesure du gouvernement.
Sans doute y a-t-il d’autres produits autrement juteux à taxer avant de s’attaquer au contenu des assiettes et des verres, mais ceci est une autre histoire.
Retrouvez le précédent article de Dominique Poisson sur le bienfait des pommes.
photo sous licence creative commons – auteur : Ciro Boro