Vive les congés payés !
Les congés payés sont apparus en France le 20 juin 1936, alors qu’auparavant, l’idée même de vacances payées étaient impensables et même les vacances tout court pas tellement dans les mœurs. C’est avec la victoire du Front Populaire aux élections législatives du 3 mai de la même année que les travailleurs ont revendiqué et obtenu ce droit à 2 semaines de vacances obligatoires. Cette nouveauté a évolué en grossissant au fil des années.
Progression
Après les vacances de Monsieur Hulot en 1953, les français prennent goût aux congés payés, et en 1956 ils passent à trois semaines, en 1969 à quatre et en 1982 à cinq semaines ; ce qui fait à peu près une semaine de plus tous les 13 ans. Cette croissance s’est arrêtée car nous pouvons constater que nous ne sommes pas passés à six semaines en 1995, ni à sept en 2008 et je doute des huit semaines en 2021 !
Pour le nombre de jours de congés payés nous ne sommes pas les premiers :
La Finlande est en tête avec 39 jours, l’Autriche suit de près avec 38 jours, la Grèce 37. En France nous sommes à 36 jours comme le Portugal, l’Espagne et la Suède. Mais nous sommes toujours mieux lotis que les américains pour qui ce n’est pas un droit acquis.
Un droit et un devoir
Tout salarié a le droit chaque année à un congé payé à la charge de l’employeur de 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectué. Une législation très détaillée définie par le code du travail permet d’en connaître toutes les modalités, et il est indiqué que pendant son congé le salarié n’a pas le droit de travailler.
Tout salarié a le devoir de prendre ses congés payés, il ne peut cumuler ses jours sur plusieurs années en espérant partir plus longtemps que les 5 semaines annuelles. S’il veut se faire un tour du monde en 80 jours comme Jules Vernes, il devra poser un congé sans solde.
Une nécessité
La pression au travail est de plus en plus importante avec le contexte économique difficile, et les pauses s’imposent sur tous les plans :
C’est de l’ordre de la responsabilité individuelle que de changer ses rythmes et se poser pour se ressourcer et rester en bonne santé, dans le respect de soi-même et en toute bienveillance. Le corps n’est pas une machine et il a ses limites, tout moteur a besoin de s’arrêter pour ne pas griller… Les workaholistes (addicts au travail) se doivent de passer à vacanciers, et la déconnect attitude (*) permet d’y arriver avec le repos pour revenir frais au travail et reprendre le boulot. Laisser le travail sur son lieu pour profiter de la plage les doigts de pieds en éventail, c’est déjà une activité à plein temps…
C’est de l’ordre de la responsabilité collective que de rester en santé car nous améliorons le trou de la Sécurité Sociale, puisque le stress entraîne des pathologies pour plus de 300 000 personnes selon l’INSRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) : Les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques), les maux de dos pour ceux qui en ont plein le dos, les dépressions, les burn-out…
La déconnect attitude permet de respecter ceux qui sont en vacances et y ont droit aussi, en arrêtant de leur envoyer des mails ou de leur téléphoner, ou même de leur parler du travail s’ils sont invités au barbecue !
Des rythmes à respecter
Une discipline récente, la chronobiologie, s’intéresse aux rythmes biologiques. L’être humain fonctionne avec des petites horloges qui doivent être synchronisées entre elles :
- Les rythmes circadiens qui doivent se recaler tous les jours sur 24h, et sont régis par une horloge interne placée au milieu du cerveau. Le dérèglement de celle-ci entraîne des troubles du sommeil et des perturbations physiologiques.
- Les rythmes ultradiens dont la période est inférieure à 24h allant de quelques secondes à 20h comme le rythme cardiaque, respiratoire. Quand nous sommes sous pression la respiration monte et le coeur s’accélère.
- Les rythmes infradiens supérieurs à 24h comme le cycle menstruel de la femme par exemple sur 28 jours.
Tous ces rythmes sont déréglés par le trop de stress, alors il est important d’ajouter un rythme : travail/congés payés ou boulot/vacances ou activité/repos ou encore speed/farniente, dans un juste équilibre pour apprécier les deux en bonne QVT.
« Si l’on passait l’année entière en vacances ; s’amuser serait aussi épuisant que travailler. »
William Shakespeare
(*) voir l’article éponyme