Le travail c’est la santé…mais pas n’importe lequel !
La chanson d’Henri Salvador intitulée : « Le travail c’est la santé » a eu un franc succès et a été utilisée à des fins de revendications sociales dés sa sortie en 1965, car le contexte d’une époque en pleine croissance économique poussait la société à davantage de loisirs.
Aujourd’hui où nous vivons une crise économique importante, les paroles sont loin d’être démodées, mais à prendre à un autre degré…
Le travail c’est la santé
Rien faire c’est la conserver
Les prisonniers du boulot
N’font pas de vieux os.
L’engagement au travail est une notion forte de nos jours. De plus en plus de salariés ne mettent plus de limite et vont jusqu’au sur engagement : trop stressé, corvéable à merci, heures non comptées; investissement total qui, avec les nouvelles technologies, les fait bosser encore, encore et encore, même chez eux. Le déséquilibre qui en résulte n’est pas bon du tout pour la santé et, pour sûr, ils ne feront pas de vieux os…
Ces gens qui cour’nt au grand galop
En auto, métro ou vélo
Vont-ils voir un film rigolo ?
Mais non, ils vont à leur boulot
Se déplacer pour aller travailler est une source importante de stress, et l’impact du trajet domicile-travail sur la santé des salariés est connu. En voiture, ce sont les embouteillages, les manifestations, l’incivilité. En métro ou RER c’est l’inconfort dû à la surpopulation, les incidents techniques, les grèves, les retards. En vélo, c’est le risque d’accidents de la circulation, le manque de coopération entre piétons, vélos, voitures, bus… Tout le monde court et l’irritabilité est de mise.
Ils boss’nt onze mois pour les vacances
Et sont crevés quand elles commencent
Un mois plus tard, ils sont costauds
Mais faut reprendre le boulot
Le relâchement de l’organisme après une surcharge de travail fait que le changement de rythme est fatal, et c’est la crève, les problèmes digestifs, la fatigue. Ce qui montre bien qu’avant, la pression était trop forte, ou mal gérée. Pour les horaires décalés et les rythmes atypiques, ils sont même à peine costauds pour reprendre le boulot, car c’est pratiquement au moment de la reprise qu’ils se sentent mieux…
Dire qu’il y a des gens en pagaille
Qui courent sans cesse après le travail
Moi le travail me court après
Il n’est pas près de m’rattraper.
C’est injuste : certains sont submergés par le travail et d’autres sont submergés par l’absence de travail… Et pour les chômeurs qui courent après le travail, c’est plutôt le manque de travail qui leur plombe la santé !
Michel Debout auteur du livre : « Le traumatisme du chômage » est à l’origine d’un manifeste pour la santé et le bien-être des chômeurs et vous pouvez soutenir cet appel comme nous l’avons fait sur laqvt.fr, en suivant ce lien. Nous reviendrons prochainement sur cette initiative en lien avec notre conception de la QVT pour toutes et pour tous.
Maint’nant dans le plus p’tit village
Les gens travaillent comme des sauvages
Pour se payer tout le confort
Quand ils l’ont, eh bien, ils sont morts.
La société de consommation pousse l’individu à dépenser plus, en lui créant des manques, et pour beaucoup le confort est signe de réussite. Il est vrai que passer sa vie à bosser pour posséder et ne pas pouvoir en profiter c’est un comble, alors que les plaisirs simples nourrissent au fur et à mesure.
De plus en plus de personnes ne veulent plus d’une vie qui ne leur convient plus, ils sont fatigués de la course au toujours plus. 20% des américains et 10 millions d’européens iraient en ce sens, travailler moins et vivre mieux en revisitant leur consommation; ils se nomment les décroissants.
Homm’s d’affaires et meneurs de foule
Travaill’nt à en perdre la boule
Et meur’nt d’une maladie d’cœur
C’est très rare chez les pétanqueurs !
Les pathologies liées au trop de travail sont en expansion. Les troubles musculo squelettiques font ravages dans certains métiers et sont considérés comme maladies professionnelles. Le burn-out fait en effet beaucoup de dégâts chez les meneurs et les hommes d’affaires, et les maladies cardio vasculaires sont responsables de nombreux décès. La crise cardiaque en pleine pétanque c’est en effet plus rare…
Le travail est mauvais pour la santé et rien faire c’est la conserver quand il épuise, quand le harcèlement moral le gâche, quand il y a pénibilité. La compétition et le désir de réussir peuvent faire croire que le travail est bon quand il devient addictif. Des individus se sont tellement donnés qu’ils sont arrivés à se perdre de vue et en sont morts, une semaine ininterrompue à bosser tue…
Le travail, c’est la santé ! C’est vrai quand on fait ce qui plaît, ce qui porte, ce qui épanouit, ce qui nourrit sur tous les plans. Les bonnes relations au travail, le plaisir du travail accompli, le travail d’équipe, la reconnaissance, la bienveillance… En un mot la Qualité de Vie au Travail (QVT).
La QVT est un élément essentiel de la santé au travail tant physique que psychique. Et réciproquement, la culture du capital santé participe à assurer et à améliorer la QVT.
Pour finir, voici ma strophe à moi :
Le travail c’est la santé
De l’équilibre travail/repos
Pour vivre durablement
En cultivant sa QVT !