Etre autonome ou ne pas l’être !

Novéquilibres : Etre autonome ou ne pas l'être !
Déjà le petit d’homme veut marcher seul pour faire ses premiers pas dans l’autonomie, nom féminin qui vient du grec « autonomia » et qui est la faculté d’agir par soi-même. Elle permet de choisir en toute indépendance sans se laisser dominer par autrui ou une collectivité, et de ne pas être asservi par une autorité extérieure. C’est un vaste programme dans le monde du travail qui mérite d’être approfondi…

Ne pas être autonome

C’est accepter l’inacceptable comme une fatalité, le faire avec qui est souvent évoqué par la phrase « je n’ai pas le choix ». Par exemple le travailleur de nuit épuisé qui n’essaie même pas l’expérience d’une meilleure gestion de ses rythmes décalés, alors qu’il a une formation pour aider à l’amélioration. Il rajoute souvent le c’est trop tard

C’est aussi être ou faire contre systématiquement en pensant que tout ce qui va mal vient des autres, le marché, le responsable, l’entreprise, le client, sans vraiment considérer les différents éléments pour savoir si c’est juste ou non, intéressant pour soi et l’ensemble. Le statut de victime se met en place…

Comme en général le choix des collègues ou des responsables ne dépend pas de soi, c’est souvent une fausse bonne raison pour ne pas faire d’effort dans la relation avec eux.  Les jugements à l’encontre de ceux qui sont mal vus par l’un ou l’autre font vite tâche d’huile. C’est ainsi que des personnes sont rejetées par tout un service, et même si quelqu’un n’est pas d’accord il n’ose pas se positionner. Le statut de mouton se met en place…

Etre autonome

Contribuer à son propre équilibre pour sa Qualité de Vie au Travail (QVT) passe par l’autonomie. Le salarié est conscient de ce qu’il peut faire, de ce qu’il sait faire, arrive à ne pas dépasser ses limites et les limites. Se responsabiliser implique de se remettre en cause, de reconnaître ses erreurs pour éviter de refaire les mêmes, d’être conscient de ses lacunes pour se donner les moyens de les combler. C’est aussi un moyen d’être plus tolérant avec les autres, en étant moins à cheval sur leurs erreurs, car les erreurs sont des opportunités pour progresser à condition de les repérer, elles ouvrent au changement.

C’est la capacité à se prendre en charge, à ne pas se laisser porter par les autres mais au contraire porter son travail dans la coopération, c’est essentiel pour la dynamique d’un groupe. Le travailler ensemble a besoin de l’autonomie de chacun(e), car chacun(e) a une marge de liberté et en connaissance de cause peut revisiter les possibles pour progresser, améliorer et mieux s’adapter aux autres et au contexte.

L’autonomie rend plus libre

L’autonomie permet de ne pas se laisser abattre lentement mais sûrement quand le travail est vécu comme inintéressant ou insuffisant. Christian Bourion économiste spécialiste du travail dans « Le Bore-Out syndrom, quand l’ennui au travail rend fou » édité chez Albin Michel, parle des 30% de français qui sont touchés par l’ennui au travail. Le bore-out est moins connu que le burn-out mais dans les deux cas la personne est OUT ! Dans ce livre plusieurs pistes pour pallier à cet état dépressif dont :

  • Ressentir du plaisir dans le travail : Christian Bourion explique « Si on parvient à faire quelque chose de passionnant, on n’aura jamais le sentiment de travailler, mais celui de prendre son pied. » Aimer son job est une clé de la motivation.
  • Donner du sens à son travail et voir plus large que la tâche accomplie : Même dans des métiers qui semblent ennuyeux, certains vont apprécier de contribuer à la fabrication par exemple d’une voiture, car ils aiment les voitures. Il est vrai qu’à tâche égale, il y en a qui peinent et d’autres qui apprécient, ce qui les différencie c’est la valeur travail.

La personne autonome en cas de changement sera plus à même de rebondir, car son indépendance lui permettra de s’y retrouver partout. Alors d’être autonome ou de ne pas l’être, that is the question ? Deux réponses D’Afrique et de Chine :

Un proverbe chinois dit : « Quand un homme a faim, mieux vaut lui appendre à pêcher que de lui donner un poisson ».

Un proverbe africain dit : « Si tu donnes un poisson à un homme il mangera un jour ; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ».

 

Photomontage utilisant un dessin de Marianne de Nayer

Caroline Rome

Caroline ROME est spécialisée dans le sommeil et la vigilance, les rythmes, membre du comité éditorial de laqvt.fr, associée de Novéquilibres, attachée au Centre du Sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris, membre de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance

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