La parabole du genou

Novéquilibres : La parabole du genou

« Entrainez le corps et faites lui confiance car il se souvient de tout sans poids ni encombrement. » Michel Serres.

C’est une histoire personnelle et un peu naïve. Comment mon genou m’a aidée à retrouver une certaine confiance en lui – et en moi.

Fragilisé par une ancienne chute de ski, mon genou céda le 24 décembre 2008 sous le poids conjugué de votre serviteur, de son énervement devant les préparatifs de la fête, de ses préoccupations graves ou futiles. La tête loin de mon genou, j’exigeais de lui des prouesses. Et  paf, il me planta là !

Diagnostic : élongation des ligaments croisés. En plus du port d’une attelle, je fis moult kinésithérapie, j’évitais le ski, la course, la danse et la précipitation dans les escaliers du métro. La laxité persista jusqu’à récemment, mon genou se rappelant à moi souvent, quand je ne mettais pas de conscience dans mes mouvements.

Cet incident très banal me rendit incapable d’accélérer la marche. Vous savez, vite, viiite ! quand il faut attraper l’autobus. Ce que je vécus comme un affaiblissement irrémédiable.

Cette année, quand une occasion d’aller à la montagne se présenta, mon réflexe fut à la plus grande prudence, du genre « on verra (c’est tout vu) ».

La première matinée flageolante et dérapante sembla me donner raison.

Mais il fait trop beau et j’aime trop glisser. C’est dommage de ne pas en profiter. Alors je me lance et retrouve doucement, peu à peu mes sensations. En particulier je maintiens mon genou qui tient bon à son tour, tous mes muscles le soutiennent. C’est un régal de skier et de respirer l’air bleu. Quelques courbatures ce premier soir, et des articulations rééquilibrées.

Ces quatre jours de ski furent la meilleure rééducation que j’ai suivie. Parce que j’ai prêté attention à lui, mon genou préparé par la kinésithérapie, a été fortifié par la pratique du ski qui me paraissait impossible.

La première conclusion que cela m’inspire c’est que notre corps exprime des finesses profondes, fruits mystérieux du mental et du physique à la fois. Des messages que nous avons tendance à ignorer et qui s’imposent lorsqu’il est trop tard.

Que ce corps a des capacités de résilience immenses si on lui fait confiance et si on le ménage en lui prêtant attention.

Enfin en élargissant le champ au  domaine  professionnel il semble que lorsque nous sommes confrontés à des peurs, des échecs ou ressentis comme tels, nous avons en nous des capacités mentales et physiques insoupçonnées à faire face et à repartir du bon pied.

photo credit: shayhaas via photopin cc

Dominique Poisson

Dominique POISSON est consultante en nutrition, membre du comité éditorial de laqvt.fr, associée de Novéquilibres

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