La culture de l’assertivité pour améliorer la QVT (Partie 2)

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Voici la deuxième partie de l’article que je consacre à l’assertivité (pour accéder à la première partie de La culture de l’assertivité pour améliorer la QVT). L’assertivité est un enjeu central pour l’amélioration de la Qualité de Vie au Travail (QVT).

Assertivité et régulation de la QVT

Je me base une nouvelle fois sur la vision de la QVT portée par Gilles Dupuis et Jean-Pierre Martel évoquée dans l’article Quel sens donner à la QVT ?.
Je résume rapidement cette vision : le niveau de QVT est déterminé par le niveau d’écart entre les attentes et la réalité de la vie au travail sur un ensemble hiérarchisé de domaines (chaque individu ayant sa propre hiérarchisation) et de la dynamique de cet écart. Plus l’écart est petit, plus grand est le niveau de QVT.

Un bon niveau d’assertivité permet à un individu – quel que soit son statut, sa fonction, … – d’exprimer particulièrement les besoins de maintenir les domaines satisfaisants prioritaires (face à un risque de dégradation ou un début de dégradation avérée) et d’améliorer les domaines insatisfaisants prégnants.

L’assertivité permet aussi d’affirmer de manière bienveillante la quête de la conjugaison de plusieurs dimensions, notamment :

  • le sens : trouver un sens dans ce que l’on fait
  • l’utilité : trouver que ce l’on fait produit des effets positifs
  • le plaisir et l’envie : faire ce que l’on aime (pas forcément à 100% de son temps, mais suffisamment)
  • l’appréciation : aimer ce que l’on fait
  • la plénitude, l’intégrité et l’authenticité : dans son travail, être soi-même, faire ce qu’on dit, dire ce qu’on pense, …
  • la compétence : se sentir compétent dans ce que l’on fait
  • l’apprentissage : apprendre continuellement dans sa vie au travail
  • la juste rémunération : vivre décemment de son travail
  • la reconnaissance : se reconnaître dans ce qu’on fait, être fier de ce que l’on fait et recevoir de la reconnaissance
  • le respect : être accepté pour ce que l’on est
  • la relation : se sentir bien dans ses relations avec les autres au travail
  • la sécurité : se sentir protégé au sein de son organisation et par son organisation ; sentir que sa santé est prise en compte, préservée et cultivée
  • la bienveillance et le droit à l’erreur : se sentir entouré, avoir le temps de prendre ses marques, pouvoir expérimenter
  • la confiance : sentir que l’on nous fait confiance et que l’on peut avoir confiance
  • l’écoute et le soutien : se sentir écouté, pris en compte et soutenu techniquement et moralement
  • l’autonomie : se sentir au niveau d’autonomie et de responsabilité que l’on souhaite
  • l’harmonie : vivre sa vie au travail en harmonie avec les autres sphères de sa vie

Je renvoie à deux modèles sur lesquels j’ai travaillé et qui sont présentés sur mon blog lesverbesdubonheur.fr : 13 facettes d’une vie au travail pouvant contribuer au bonheur et une vie professionnelle SUPAIR.

Un enjeu important dans cette régulation est relatif au besoin d’exercer son “vrai” métier. J’y ai consacré un article en début d’année : Je veux pratiquer pleinement mon métier !

Assertivité et Ajustement QVT

Nous avons lancé l’initiative Ajustement QVT début octobre 2018. Elle nécessite indéniablement une certaine dose d’assertivité pour que les actrices et acteurs de la QVT puissent affirmer de manière bienveillante et déterminée le droit à leur propre QVT, auprès des autres parties prenantes avec lesquelles elles interagissent. Nous y voyons un enjeu de santé pour ces individus. Par ailleurs, cela impacte l’efficacité de leurs actions.

Une pratique singulière de l’assertivité : la forme dissociative

J’imagine bien que le titre de cette section a dû vous faire froncer les sourcils : “De quoi parle-t-il ? »
Avant de vous donner des explications bien utiles, je pars d’un constat : le déficit d’assertivité ne se joue pas qu’entre soi et autrui ou soi et une institution.
Prenons la capacité à savoir dire NON pour préserver sa santé, son bon équilibre entre les sphères de vie. Il y a lieu de la considérer au-delà du fait de savoir dire NON à une sollicitation extérieure : prendre en compte les cas de figure où un individu doit dire NON face à ses propres envies, désirs, projets, … parce qu’il est dans le TROP.
Je renvoie à deux maximes qui étaient inscrites sur le fronton du temps de Delphes : Connais-toi toi-même ! » et “Rien de trop ! ».
J’ai rencontré et je rencontre sur ma route des personnes dont le niveau de QVT est mis à mal du fait de ce manque d’assertivité vis-à-vis d’eux-mêmes.

Pour faire face à cela, je propose deux fils à tirer, au delà des deux très sages maximes du dessus.

  • Une invitation en anglais attribuée à Jim Rohn “Take care of your body ! It’s the only place you have to live ! ». Je l’ai trouvée particulière, pertinente et percutante. Je pense qu’elle peut parler à certaines personnes et être la base d’un petit refrain d’une musique à écouter pour les prises de décisions
  • activer un mode dissociatif, par exemple de la façon suivante : s’installer sur une chaise et placer une chaise vide en face de soi. Imaginer que son corps occupe la chaise vide et qu’il nous vide son sac avec assertivité sur la façon dont on ne le ménage pas suffisamment, qu’on ne l’écoute pas, qu’on ne l’entretient pas comme il en aurait besoin. Cette technique de la chaise vide peut être bien utile dès lors qu’une partie prenante n’a pas la parole. On peut aussi l’utiliser pour faire s’exprimer la raison d’être d’une organisation, pour imaginer ce que la planète aurait à nous dire, … Une autre façon de l’aborder est d’imaginer en face de soi sur la chaise son (sa) meilleur(e) ami(e) en train de nous conseiller sur notre santé et notre rapport au travail parce que nous sommes toujours meilleurs conseilleurs pour les autres que pour nous-mêmes.

N’ayons pas peur de l’assertivité ! Cultivons-la largement pour améliorer la QVT !
Affirmons et co-construisons notre droit à un bon niveau de QVT !

Pour résumer mon propos, voici une infographie que j’ai conçue pour l’occasion :

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Olivier Hoeffel

Responsable éditorial de laqvt.fr Auteur des blogs lesverbesdubonheur.fr et autourdelabienveillance.fr

4 réflexions sur “La culture de l’assertivité pour améliorer la QVT (Partie 2)

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