Jour 4 de la 11ème semaine de la QVT : la reconnaissance, une attente

Novéquilibres : Jour 4 de la 11ème semaine de la QVT : la reconnaissance, une attente
A l’occasion de la 11ème semaine pour la Qualité de Vie au Travail (QVT) organisée par l’ANACT (Agence Nationale d’Amélioration des Conditions de Travail) et les ARACT. Nous vous proposons 5 idées sur la QVT, un jour de cette semaine étant dédié à chaque idée. Ce jeudi 19 juin 2014 est dédié à une attente forte des salariés au travail : la reconnaissance

C’est une attente forte des salariés, mais ne limitons pas la réflexion aux salariés : tout un chacun a besoin de recevoir des rétroactions et de vivre des interactions où il se sent apprécié dès lors qu’il participe à une activité professionnelle (et aussi en dehors du travail).

Savoir faire la part des choses

La reconnaissance renvoie à la notion de gratitude. La gratitude est une émotion positive que l’on ressent à partir du moment où on se donne le temps d’apprécier.
C’est un cheminement que j’ai décrit dans l’article La reconnaissance, oui mais dans quel sens ?, sur le site miroirsocial.com
J’explique en particulier que le passage de l’émotion de gratitude ressentie à l’expression de la reconnaissance n’a rien d’automatique. Cela nécessite de prendre le temps de le faire et de surmonter d’éventuels freins psychologiques chez l’émetteur et/ou le bénéficiaire.
Cette considération m’amène à distinguer deux situations qui semblent voisines : l’absence de gratitude qui n’est pas à confondre avec l’ingratitude.
Ces situations sont souvent assimilées bien que très différentes en terme de signification et de réaction.
Souvent, j’ai pu constater cette confusion : ce que certaines personnes prennent pour de l’ingratitude avec toute l’impact émotionnel induit, est en fait de l’absence de gratitude.
Prenons un exemple : j’aide un collègue à finir un dossier. S’il part précipitamment prendre son train sans me remercier (absence de gratitude), ce n’est pas la même chose que s’il me dit qu’en fait, je ne lui ai pas été utile (ingratitude). D’ailleurs, l’absence de gratitude peut être momentanée. C’est le cas de mon collègue qui le lendemain, tout à la fois me remercie et s’excuse de ne pas l’avoir fait la veille. Sauf que moi, la veille, quand je suis revenu chez moi, j’ai cassé du sucre sur le dos de mon collègue en relatant à ma femme ma fâcheuse expérience, ma trop grande gentillesse et cette ingratitude manifeste de mon collègue.

Quand on est en attente de reconnaissance, il y a bien le risque de confondre l’absence de gratitude et l’ingratitude. Il me semble utile d’en être conscient.

Une vision large de la reconnaissance

A l’instar de la QVT pour laquelle nous promouvons une vision panoramique, je vous propose de considérer également largement la reconnaissance.
Il ne faut pas s’arrêter au raccourci classique suivant : la reconnaissance se donne par des augmentations de salaire, des primes et de l’avancement en se basant sur les résultats quantitatifs du travail.

Les signes de reconnaissance

La palette des signes de reconnaissance est vaste, avec 3 couleurs primaires : “bonjour”, “merci” et “bravo”. Elle passe par des rituels annuels, par des gestes du quotidien, par des attitudes, par des comportements, par des paroles, par des sourires, par des gestes, …
Evidemment, il s’agit d’en utiliser une combinaison en gardant une cohérence dans ces manifestations. Si je reçois des signes réguliers de reconnaissance pour les résultats de mon travail, et que pendant l’entretien annuel mon supérieur hiérarchique focalise sur la petite erreur qui remonte à 3 jours, mon ressenti sur le sujet de la reconnaissance va en prendre un sacré coup.
C’est un véritable enjeu pour certains managers qui sont très embarrassés exprimer de la reconnaissance du quotidien, sachant qu’ils pensent ne pas avoir de marge de manœuvre pour en donner à la fin de l’année de manière sonnante et trébuchante.

Ce sur quoi porte la reconnaissance

Si donner de la reconnaissance sur la base des résultats du travail est évidemment important; il ne faut néanmoins pas s’arrêter à cette seule dimension. En effet, nous avons tous besoin aussi de recevoir de la reconnaissance pour ce que nous sommes (notre personnalité), ce que nous savons (nos connaissances), l’énergie que l’on déploie dans notre travail (notre engagement), notre savoir-être et en n’oubliant pas tous nos actes gratuits (je renvoie à mon article Le don 3D pour contribuer à la QVT et la performance).

Un sujet en lien avec le dernier sujet de cette semaine

Demain, j’évoquerai la question du manque de temps. Le manque de temps me parait être un paramètre important dans le déficit de reconnaissance. Comme évoqué dans mon article sur miroirsocial.com, l’expression de la reconnaissance est l’aboutissement de tout un cheminement qui nécessite d’avoir l’esprit à cela et de prendre le temps de parcourir les différentes étapes. Quand on n’a pas le temps de se poser dans sa journée de travail au sein d’une organisation, la reconnaissance du quotidien est mise à mal.
Desserrer l’étreinte du temps, sortir de cette logique inhumaine du temps compressé où les temps de pause et de micro-pause sont supprimés, permet à chacune et chacun d’apprécier, de ressentir de la gratitude et d’exprimer de la reconnaissance.

La réaction du Professeur Bossondur.
 

photo sous licence creative commons – auteur : jayRaz

Olivier Hoeffel

Responsable éditorial de laqvt.fr Auteur des blogs lesverbesdubonheur.fr et autourdelabienveillance.fr

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