QVT et Egalité Professionnelle
L’ANI du 19 juin 2013 vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle porte simultanément sur ces deux aspects fondamentaux du travail. Les partenaires sociaux ont donc choisi de porter ces deux thèmes au même niveau d’importance, pour en favoriser l’accès à tous les salariés.
Fallait-il les traiter séparément, et aller vers un accord spécifique sur l’égalité professionnelle, dans le prolongement de l’ANI du 1er mars 2004 sur la mixité et l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes ? Faut-il y voir un risque que les deux causes s’affaiblissent mutuellement, les progrès enregistrés d’une part permettant de ne pas bouger de l’autre ?
Ou bien, on aurait pu faire de l’égalité professionnelle un indicateur de la QVT ou un volet parmi d’autres de la QVT.
En réalité, avoir articulé ces deux aspects de la vie au travail est parfaitement cohérent : l’égalité professionnelle est un solide fil conducteur, transversal de la démarche d’amélioration.
Au titre II de l’ANI, définissant le champ de la QVT, on lit :
« L’intégration de l’égalité professionnelle dans la démarche de qualité de vie au travail permet d’aborder des thèmes étroitement imbriqués mais traités jusqu’alors de façon séparés, afin de les articuler de façon dynamique (…) Ouvrir la possibilité d’une approche globale doit conduire à d’avantage d’effectivité pour résoudre les problèmes vécus par les salariés ».
Egalité Professionnelle et QVT se télescopent souvent, notamment quand il s’agit de reconnaissance, de salaire, d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de lutte contre les discriminations. Sans tomber dans les stéréotypes que justement cet ANI cherche à combattre, trop souvent ce sont les femmes qui jonglent avec le multitâche professionnel/privé. Trop souvent, leurs rémunérations sont, en moyenne, inférieures à celles de leurs collègues masculins, à travail et qualification égaux. Or les progrès réalisés dans l’aménagement et l’organisation du travail, grâce à la féminisation du travail ont toujours profité à l’ensemble des salariés.
Précisément, le Titre III de l’ANI pose des bases pour atteindre l’égalité professionnelle homme femme, le titre IV pour favoriser une meilleure conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle.
Poursuivant dans la ligne de l’ANI de 2004, le titre III prévoit l’utilisation dynamique du rapport de situation comparée et la mise en place d’un indicateur de promotion sexuée. Ce titre est également précis et détaillé en matière de recommandations sur la gestion simultanée et satisfaisante de la parentalité et de la carrière professionnelle. Pour les hommes comme pour les femmes, dans un souci d’équité parfaite face aux responsabilités professionnelles mais aussi familiales.
Au Titre IV, il est question de faire “bénéficier les salariés à temps partiel des mêmes possibilités d’évolution de carrière que l’ensemble des salariés de l’entreprise” afin de ne pas pénaliser ces salariés, souvent des femmes. Pour articuler les temps de vie de manière adaptée et permettre une meilleure conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle.
Comme nous le recommandons à Novéquilibres, la démarche décrite d’amélioration de la QVT et de l’égalité professionnelle est systémique, c’est-à dire globale, pour une amélioration durable de la performance de l’entreprise.
Transverse, systémique, fondée sur l’expression des salariés et un dialogue social de qualité, cette démarche nous offre une nouvelle dynamique pour repenser le travail. Améliorer l’égalité professionnelle pourrait être la voie royale pour améliorer la QVT.
photo sous licence creative commons – auteur : Blandine LC