Se donner du temps, à la Prévert

Novéquilibres : Se donner du temps, à la Prévert - laqvt.fr QVT Qualité de Vie au Travail
Je prends le relais de Caroline Rome dans la reprise de notre thème et initiative Le temps sur la table. Un article vous proposant une liste non exhaustive d’enjeux et d’activités pour lesquels il est bon pour la santé psychique et efficace individuellement et collectivement de se donner du temps dans la sphère professionnelle.

Où il est question de formulation

Je vous redonne ci-dessous un schéma que j’avais élaboré dans le cadre de l’initiative Le temps sur la table.

motivation-et-temps

Il m’arrive d’observer des situations où s’exprime une conscience juste de l’enjeu de se ménager du temps pour certaines activités que l’on a tendance à faire passer aux oubliettes dans notre monde qui veut aller au plus urgent. Je remarque cependant dans ces situations que les formulations tournent autour de l’idée de “perdre du temps pour pouvoir en gagner après et/ou globalement”. Je relève trois points dans ce type de formulation :

  • l’utilisation du verbe “perdre” qui a une consonance négative
  • un enjeu global qui perdure : celui de gagner du temps 
  • un troisième qui est souvent sous-entendu : gagner du temps pour en faire encore plus

On est bien loin de deux idées voisines que des sages nous ont transmises : “Rien de trop » qui était inscrit sur le fronton du Temple de Delphes (à côté de “Connais-toi toi-même ») et “Le mieux est l’ennemi du bien » de Voltaire.

La progression du rapport au temps décrit dans le schéma précédent intègre plusieurs prises de consciences :

  • il y a une différence entre intention et action; il ne suffit pas de dire que l’on veut se donner du temps
  • un rapport positif au temps (“se donner”) plutôt que négatif (“perdre”, et dans une moindre mesure : “prendre”)
  • se donner du temps permet de prendre plus de plaisir à ce que l’on fait
  • il ne s’agit pas seulement de plaisir mais aussi d’efficacité
  • se donner du temps a un impact positif pour soi, pour les autres et pour le collectif
  • l’enjeu de se donner du temps est un enjeu individuel et collectif; être seul à se donner du temps fait prendre le risque d’être marginalisé voire ostracisé

Régulièrement, quand j’entends employer la formulation “acceptons de perdre du temps », je propose la reformulation promue dans ce schéma “donnons-nous le temps, pour plus de plaisir et plus d’efficacité ».

Une liste à la Prévert

Se donner du temps, pourquoi pas, mais à quelles occasions, pour quels enjeux ? Je vous en propose une liste non exhaustive :

  • se dire bonjour et prendre des nouvelles mutuellement
  • prendre des décisions co construites
  • l’Attention Réciproque et la bienveillance
  • sortir du diktat de l’urgence
  • prendre en compte le moyen et long terme
  • s’entendre sur les valeurs partagées et les cultiver
  • poser les bases d’une coopération durable et ouverte : alignement de la raison d’être collective sur les raisons d’être individuelles
  • fabriquer du gagnant-gagnant sur une base durable
  • préparer les réunions pour qu’elles soient vivantes dans l’implication de tous les participants
  • prendre le pouls en début et en fin de réunion
  • identifier, communiquer et réguler les tensions
  • prendre conscience des progrès, les apprécier, les valoriser, ressentir de la gratitude, exprimer de la gratitude
  • célébrer les réussites et apprendre sereinement des erreurs
  • apprécier quelque chose qui s’est bien passé
  • le travail bien fait
  • l’apprentissage et l’expérimentation
  • les feedbacks positifs et constructifs
  • d’une réaction à froid et entre 4 yeux, plutôt que de réagir à chaud à ce que l’on vit comme une agression par email
  • construire une solution vraiment satisfaisante plutôt que de foncer vers une solution facile à mettre en place mais peu satisfaisante, en particulier en matière de QVT
  • induire des émotions positives avant chaque action où l’on a besoin d’étendre son champs attentionnel et cognitif (par ex pour de la créativité)
  • partir à l’heure à un RV pour ne pas courir
  • le sommeil, faire une vraie pause pour les repas, prendre le temps de cuisiner, prendre le temps de bouger, de se ressourcer
  • faire la sieste, une micro-sieste
  • pandiculer
  • clore la journée de travail et passer aux autres sphères de vie
  • ne rien faire, de temps en temps
  • investir harmonieusement ses différentes sphères de vie

Nous reviendrons sur plusieurs éléments de cette liste  dans de prochains articles.

En attendant, je vous invite à vous donner du temps, individuellement et collectivement, à l’apprécier puis à vous féliciter et à vous remercier de ce don.

Je vous invite aussi à identifier dans cette liste ce pour quoi vous avez le sentiment de vous donner un juste temps ou que l’on vous donne le temps. Puis d’envisager ce à quoi vous aimeriez donner plus de temps.

Olivier Hoeffel

Responsable éditorial de laqvt.fr Auteur des blogs lesverbesdubonheur.fr et autourdelabienveillance.fr

Une réflexion sur “Se donner du temps, à la Prévert

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