Malakoff Médéric : bien-être et performance en entreprise – enquête 2011

Novéquilibres : Enquête 2011 Bien-être et performance en entreprise de Malakoff Médéric
Dans le cadre de son activité d’assureur collectif en santé et prévoyance, Malakoff Médéric a réuni une table ronde le 29 novembre dernier intitulée “Bien-être & performance en entreprise – Perspectives 2012”. Les résultats de l’enquête 2011 “Santé en entreprise” (3ème édition) ont été présentés en avant-première. Ils ont été communiqués à la presse le 13 décembre dernier (le dossier de presse).

Les grandes tendances de l’enquête 2011

Cette enquête a été réalisée pour la 3e année consécutive par la société d’études Sociovision, auprès d’un échantillon de 3 500 salariés du secteur privé. Elle s’est déroulée par internet en mars 2011.

Les indicateurs proposés explorent deux domaines :

  • les facteurs de risque pour évaluer le bien-être au travail, mais aussi dans la vie personnelle
  • les indicateurs pour évaluer les bénéfices pour l’entreprise

1/ Les évolutions par rapport à 2010 et 2009

Quelques mots sur le contexte économique observé sur cette dernière période pour l’échantillon de salariés : 30% des salariés ont connu une réorganisation ou une restructuration dans leur entreprise. 12% ont été confrontés à un plan social.

Globalement, si les indicateurs sur les risques sont relativement stables, les indicateurs de bénéfice pour l’entreprise sont en baisse avec en première ligne l’engagement des salariés (37% au lieu de 42%). L’indicateur de présence qui avait progressé en 2010 est en baisse de 4 points (45% contre 49%).

La relative stabilité des indicateurs sur les risques est à pondérer car des dégradations sont à signaler sur différents aspects plus précis :

  • une perte d’autonomie dans le travail entre 2009 et 2011 (74% au lieu de 83%, -9 points), avec la pondération du fait du haut niveau en valeur absolue
  • une proportion plus grande de salariés ayant des difficultés à concilier le travail et la vie personnelle (34%,  +7 points)
  • une plus grande difficulté à gérer les priorités et les interruptions
  • des temps de trajet domicile-travail qui tendent à augmenter
  • la consommation de produits à risque tend à augmenter (11%, +4 points)

2/ Les aspects positifs (en absolu)

Les risques liés à la pénibilité sont en baisse à la fois du fait de l’amélioration de l’environnement de travail (18%) que des contraintes physiques du poste de travail (23%).

Le niveau de satisfaction est élevé puisque 79% des salariés se déclarent globalement satisfaits de leur travail (avec un bémol sur la part des salariés tout à fait satisfaits : 23% en baisse de 3 point).

3/ Les sujets préoccupants (en absolu)

La baisse de l’engagement révèle un sentiment potentiel d’usure des salariés qui se concrétise par une augmentation du nombre d’absences de courte durée. Dans le même temps, le rapport indique des signaux de dégradation de l’ambiance et du contenu du travail.

Le déficit de reconnaissance au travail est le facteur N°1 de risque dans le champ du travail. Il est évoqué par 34% des salariés.

Les risques liés à une mauvaise nutrition touchent un tiers des salariés. D’une manière plus générale en terme de santé, 21% des salariés sont en situation de risque par absence de prévention et de suivi médical.

32% des salariés sont confrontés à des risques routiers, sachant que 77% des salariés se rendent au travail en voiture.

Sur le champ du sommeil, signalons 3 chiffres convergeant vers l’idée qu’il ne faut pas s’endormir sur ce sujet :

  • le manque de sommeil concerne 35% des salariés
  • 30% des salariés déclarent avoir en permanence des troubles du sommeil
  • 50% des salariés pensent ne pas dormir suffisamment

Sur le sujet de la vie personnelle, signalons que 29% des salariés indiquent qu’un de leur proche leur cause beaucoup de soucis, avec un pic à 38% pour les plus de 50 ans. Ce sujet est à mettre en lien avec la part des salariés en charge de parents dépendants : 8% (11% pour les plus de 50 ans).

Les sujets d’insatisfaction évoqués par les salariés en priorité sont :

  • les perspectives d’évolution
  • la communication au sein de l’entreprise
  • la prise en compte des souhaits professionnels
  • l’accès à la formation professionnelle

4/ La déclinaison régionale Île-de-France

Anne-Sophie Godon, Directrice de la Prévention de Malakoff Médéric a également présenté les résultats de la déclinaison régionale de cette enquête pour l’Île-de France. A noter que toutes les autres régions françaises ont fait également l’objet d’une déclinaison régionale.

Un élément marquant concerne les indicateurs de bénéfice pour l’entreprise : la baisse au niveau national signalée en début d’article est amplifiée pour la région IDF. La perception de l’engagement de l’entreprise en matière de santé et de sécurité, inchangée au niveau nationale perd 5 points (39% au lieu de 43%). Au niveau de l’engagement et de la présence, la baisse est deux fois plus grande qu’au niveau national.

Notons quelques particularités pour la région IDF :

  • en terme de contexte de travail : 74% des salariés travaillent sur écran et 45% en open space ou bureau partagé; le risque routier est plus faible, s’accompagnant d’un risque de manque d’activité physique aussi plus faible du fait que la part dse salariés se rendant à leur travail à pied est plus important en IDF
  • la confiance dans l’avenir et  la perception de l’ambiance sont en baisse

Le rapport conclut à “une baisse générale de la satisfaction à l’égard des principales composantes du travail”, phénomène spécifique à la région.

Notre analyse

L’approche en terme de prévention de Malakoff Médéric met en lien la vie personnelle et la vie professionnelle, en particulier sur le champ de la prévention de la santé. Elle met en lien également le bien-être et la performance de l’entreprise.
“Il vaut mieux prévenir que guérir” : tel est l’adage qui pourrait caractériser cette approche dont les bénéficiaires sont : les salariés (leur santé), l’entreprise (sa santé économique et son efficacité) et la société tout entière puisqu’une partie des coûts d’une mauvaise santé est prise en charge par le régime général de la Sécurité Sociale.

Nous partageons cette vision large qui implique une coopération toute aussi large entre les différentes parties prenantes sur des dimensions très variées dont certaines interconnectées.

Mettre la santé de l’individu dans l’équation de la qualité de vie au travail, c’est aussi donner toute sa place à l’individu en terme de responsabilité individuelle. Nous en venons ainsi à une de nos idées fortes : l’articulation entre les actions collectives et les actions individuelles dans l’environnement du travail, mais aussi en dehors du travail.
En dehors de la vie professionnelle, il s’agit bien naturellement en première intention d’une responsabilité individuelle. Cependant, sans être intrusive sur la vie privée, l’entreprise peut aussi avoir une action en terme d’information de prévention et de mise à disposition de services destinés prévenir les problèmes de santé et faciliter la vie quotidienne. Les salariés sont demandeurs, comme le montre également le rapport.

Olivier Hoeffel

Responsable éditorial de laqvt.fr Auteur des blogs lesverbesdubonheur.fr et autourdelabienveillance.fr

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