Témoignage de Stéphanie Rivier une MamPreneurs

photo de Stéphanie Rivier
Stéphanie Rivier travaille à domicile. Elle partage avec nous sa vision de la qualité de vie au travail.

Bonjour Stéphanie, quelle est ton activité professionnelle ?

J’ai plusieurs activités professionnelles, je suis e-commerçante et formatrice. Il y a quatre ans, j’ai créé le site Milleetunefeuilles.fr qui vend des papiers créatifs pour l’entreprise et pour les particuliers. Cette activité occupe 80% de mon temps. Une web-rédactrice  spécialiste du papier s’occupe de la rédaction du blog depuis plus de deux ans. Récemment, j’ai développé une activité de formation au référencement naturel sur internet (SEO), car on me demandait beaucoup de conseils.
Je suis également associée de Coopaname (1), et je m’investis beaucoup dans deux réseaux de mères décidées à concilier leur vie professionnelle avec leur vie personnelle. Je suis responsable de MamPreneurs (et des Mam’Cafés) pour Paris et j’anime notre page Facebook. Par ailleurs, je suis membre du réseau Maman Travaille. Nous essayons d’avoir une action de lobbying auprès des politiques pour qu’homme ou femme puisse concilier sa vie professionnelle avec sa vie personnelle. Je participe à l’organisation de notre journée-évènement en 2012, qui sera mis en ligne sur le site dédié dès septembre. Je consacre 3 jours par mois de réunion à ces 2 réseaux et 20 mn par jour pour les mails.

Pourquoi es-tu devenue entrepreneure ?

Le poste à responsabilité qu’on m’avait promis en entreprise m’a été refusé sous prétexte que je ne travaillais pas le mercredi. Pourtant je remplissais les mêmes objectifs une fois passée de 100% à 80% pendant mon congé parental. Ensuite, comme mon service fermait, on m’a offert un poste rémunéré 35% de moins. Mille et une feuilles était déjà dans les cartons : mon mari avait été licencié et on avait imaginé une boutique e-commerce pour lui. Finalement, il a retrouvé un poste grâce à une mission en interim, et j’ai repris le projet à mon compte sur mon cœur de métier : le papier.

Et ta qualité de vie au travail avant/après ?

j’ai un sentiment de liberté

Rien à voir ! Avant, je courais toujours après le temps, j’avais le sentiment de passer à côté de l’enfance de mes deux garçons, de ne pas être suffisamment disponible et à l’écoute pour eux, ce que j’avais moi-même mal vécu dans mon enfance. Maintenant j’ai un sentiment de liberté. Aujourd’hui, je suis là quand il faut. A 11 et 7 ans, ils partent de 8h à 18h et je m’en occupe de 18h à 21h. Mais surtout, s’ils ont besoin, je peux être là : une maladie, une sortie d’école, le plaisir de leur tenir simplement la main et échanger quelques mots de façon détendue, et impromptue, lors des quelques minutes de trajet pour la gym du mercredi matin… Seulement quelques minutes où il ne se dit que ce qui nous passe par la tête à ce moment, mais pourtant c’est important pour eux comme pour moi.

Une reconnaissance que je n’imaginais pas

Mes activités bénévoles me permettent aussi de sortir de chez moi pour des contacts sociaux d’une très grande qualité. Cela m’apporte vraiment beaucoup. Notamment une reconnaissance que je n’imaginais pas : lors de la dernière convention nationale des MamPreneurs au mois de juin, des témoignages avaient été sollicités parmi les 200 chefs d’entreprise présents. J’ai été personnellement et publiquement remerciée pour les formations SEO que je dispense. De même, une MamPreneur m’avait offert des paper-toys exclusifs. En échange, je lui ai fait de la publicité et monté son site internet de la maison. Elle m’a encore citée publiquement. J’avais fait ça très naturellement et n’attendais rien en retour, mais cette marque de reconnaissance m’a beaucoup émue. Je n’ai jamais vécu ça dans le monde du travail, même si j’avais quelques amitiés professionnelles et que ma compétence était reconnue par mes chefs. Là, j’ai vraiment été valorisée personnellement.

J’ai trouvé mon équilibre

Je n’ai pas autant de fatigue, pas autant de stress, mes enfants s’en portent mieux. Je réussis à en profiter, j’ai des moments avec chacun d’eux. C’est important de prendre notre pause ensemble, c’est un moment à nous. J’ai trouvé mon équilibre. Avant, j’arrivais en catastrophe à 18h50 chez la nounou, j’avais ¾ d’heure de transport. Comment faire autrement ? L’une des dix propositions que l’on essaie de promouvoir à Maman Travaille, ce sont les crèches d’entreprise.

Quelle est la participation de ton mari ? Et celle des maris en général ?

C’est simple, au début du mois, je lui indique les journées où je ne suis pas là, et il les pose à son travail. Parfois, les collègues lancent de petites moqueries mais ça ne le perturbe pas. Il le fait volontiers, et de toutes façons il n’a pas le choix ! Mais souvent, ce sont les femmes qui ne laissent pas leur mari prendre leur place de père. Il faut admettre qu’il s’occupera des enfants différemment, pas forcément plus mal. De toute façon, c’est un temps qui est important à vivre aussi pour chacun d’eux. Même si ce sont elles qui sont le plus souvent concernées, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale n’est pas un sujet réservé aux femmes.

Merci Stéphanie.


Notes

  1. Coopaname : coopérative d’activités et d’emploi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.