Cherchez l’erreur !

Novéquilibres : Cherchez l'erreur !

Malgré toute notre bonne volonté, les relations au travail partent parfois en cacahuète. Pour des raisons personnelles ou liées à l’organisation, nous avons parfois des pics d’adrénaline et nous gérons plus ou moins bien nos émotions. Pourtant la qualité de vie au travail dépend en grande partie de bonnes relations entre les personnes. Entrons dans une situation courante de conflit de personnes au travail et voyons comment en sortir.


Vous prenez en pleine figure ce que vous interprétez comme de la mauvaise foi de la part d’un collègue, d’un supérieur, d’un collaborateur.

“Mais j’ai fait le boulot ! Et je te l’ai transmis hier, d’ailleurs j’attendais que tu m’en parles ». Mais il n’y avait rien sur votre bureau. Vous voyez rouge. Vous l’incendiez dans un premier temps, puis vous ruminez : ce gougnaffier est en retard, comme d’habitude, et il gagne du temps. La dernière fois on a attendu sa contribution pendant des semaines, et puis Jean Rageoute a bien dit qu’il rendait toujours ses trucs en retard et patati et patata…

Donc première réaction à chaud : vous êtes très colère.

STOP ! L’idéal est de faire une pause pour lâcher prise avec l’émotion. Remettre à plus tard. Facile à dire, j’en conviens. Pour la plupart des mortels, un sas de décompression est nécessaire avant de parvenir à cette étape. Certains font un aller-retour à l’étage supérieur en courant sous un prétexte quelconque, d’autres frappent dans un coussin – ce qui est parfois ardu à faire discrètement sur son lieu de travail, s’enferment aux toilettes et font des grimaces horribles, d’autres imaginent en silence une séance de sac ou équivalent. Qu’est-ce qu’une séance de sac ? Un défouloir psychique extraordinaire imaginé par Henri Michaux dans son livre La vie dans les plis. Je vous le recommande.

 

À froid. À présent, la tension apaisée, recherchez une logique : décortiquez votre houleux échange en considérant objectivement le contexte. Verbalisez (oralement ou à l’écrit) l’enchaînement des actions et l’argumentation logique potentiellement obscurcie par l’émotion. Par exemple : Ce matin aussi j’étais en réunion. Et là je ne vois pas le dossier sur mon bureau. Il était destiné à moi et à Jacques Apartou. Il est drôlement encombré d’ailleurs mon bureau, tiens… je ne m’appelle pas Jean Piltou pour rien… Peut-être que c’est un dossier pdf envoyé par mail ?

Vous allez découvrir peu à peu que :

– vous aviez raison (finalement votre interlocuteur vous avoue qu’il n’a pas eu le temps de finaliser son dossier). La balle est dans votre camp. Vous avez l’opportunité de restaurer un climat plus propice à la collaboration. Profitez-en !

  • Désamorcez le conflit en exposant vos arguments logiques dépourvus de toute émotion :

« Je me disais bien… J’ai cherché partout, consulté Jacques, mes mails, ma messagerie vocale. Bon. Le problème, c’est que j’en ai absolument besoin pour travailler dessus. La prochaine fois, j’aimerais mieux que tu me dises simplement que tu n’as pas pu le faire.»

  • Souriez, clignez de l’oeil ou tendez la main, tout signe non verbal congruent avec votre message verbal renforcera votre propos.

Maintenant que la relation est sauvegardée, recentrez-vous sur l’objet de votre travail :

« Quand peux-tu me le faire parvenir ce dossier ? Au moins la partie X pour que je puisse avancer avec Jacques. »

etc.

– L’autre possibilité est que vous découvriez une autre vérité (le dossier était caché sous un autre / envoyé en pdf / Jacques Apartou l’avait consulté, il y avait même un post-it pour vous prévenir, mais il était tombé entre votre bureau et la poubelle /…)

  • Vous avez envie de tourner la page bien vite. Au contraire, penchez-vous un peu sur ce qui s’est réellement produit ! Remettez-vous en question.
  • Reconnaissez simplement votre erreur. L’important est de maintenir une relation suffisamment qualitative pour pouvoir se centrer sur l’objet du travail.

 

Dans les deux cas, chacun a droit à l’erreur. Personne n’est parfait ! Acceptez de mettre en question un conflit, vous remettre en question n’en sera que plus facile.

Souvenez-vous de ce triptyque de qualités très utiles pour une bonne gestion des relations, et donc pour une meilleure qualité de vie au travail :

  • Bonne foi
  • Droit à l’erreur
  • Capacité à se remettre en question

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.